Nous vous recommandons la visite de l’exposition consacrée à la toute récente donation par Mr Karlheinz Kronberger de 169 tableaux à la ville de Nice. Collection en partie exposée au magnifique musée des Beaux-Arts Jules Cheret. Petit compte-rendu de l’inauguration et quelques images de l’exposition.
Merci Monsieur Kronberger
Karlheinz Kronberger, amoureux et habitué de la Côte d’Azur, collectionne depuis de longues années des tableaux représentant la Riviera française. Il s’agit d’œuvres dites de petits maîtres. Peintres qualifiés ainsi par la difficulté à les classer dans un style particulier mais aussi par leur relative et plus faible notoriété comparée aux grands noms de la peinture. Les 169 neufs tableaux offerts datent des 19ème et 20ème siècles. Ils illustrent la Côte d’Azur, principalement dans sa bordure côtière sous forme de paysages, mais aussi de villages perchés de l’arrière pays (Eze etc...). Quelques affiches publicitaires et photographies font également partie de l’exposition. Une belle centaine de ces tableaux sont donc exposés au regard du public, au premier étage du musée Jules Cheret et ce jusqu’au 3 novembre 2019. La donation servira ensuite de fonds permettant d’alimenter de futurs projets muséaux.
L’exposition "La Donation Kronberger, une invention du paysage azuréen au XIXe siècle"
Les œuvres occupent 5 salles du musée. La première salle s’intéresse au traitement par les peintres de la lumière du sud, ses couleurs et représentations. La limpidité de l’atmosphère en hiver et la vibrance des teintes apparaissent ici au grand jour. De très appropriés et bien conçus panneaux explicatifs guident le visiteur, lui permettant de mieux comprendre l’exposition. Notons avec plaisir des explications également disponibles dans la langue de Shakespeare pour nos amis visiteurs et touristes non francophones.
Se dessine à travers cette collection une certaine image de la Côte d’Azur, une « spirit of Nice ». Image de la Riviera largement sculptée par les hivernants, ces populations européennes (russes, anglaises, parisiennes etc...), fuyant quelques mois durant la morosité hivernale de leurs villes d’origines pour se réfugier au bord de la méditerranée, immortalisée par les peintres ici exposés.
La seconde salle, originale, invite les visiteurs à s’asseoir confortablement dans une sorte de petite reproduction du fameux salon littéraire Visconti. Lequel se situait cours Saleya au coin de la rue Louis Cassin et attirait au 19ème siècle toute l’intelligentsia littéraire européenne.
Les deux salles suivantes, sur fond bleu, affichent des œuvres de toutes tailles où les amoureux de Nice et plus généralement de la Côte d’Azur s’amuseront à mettre en parallèle les paysages, et aménagements urbains de l’époque, à la situation actuelle, une sorte de jeu comparatif. Toutes ces représentations paysagères marquent une certaine distance, assez touristique en somme, avec le réel. Il n’y a pas ici, ou peu, de représentation de la vie quotidienne des populations. L’admiration, la « subjugation », pour la féerie des lieux masquant probablement les réalités quotidiennes. Nous sommes ici loin de démarches comme celle de l’historien Alain Corbin se plaisant à décrire précisément la vie de chacun...
La dernière et petite salle se consacre aux affiches de promotion touristique ainsi qu’à quelques photos, toujours en provenance de la donation. Il est quasiment ici question de marketing territorial au sens le plus moderne. L’on rejoint d’une certaine manière le monde du cinéma et ses affiches, lire à ce sujet l’article sur notre blog concernant l’exposition Cinemapolis au Musée Masséna.
La très réussie conception et organisation de cette exposition est l’œuvre de madame Michèle Perez, chargée des collections du Musée International d’Art Naïf Anatole Jakovsky.
Le vernissage de l’exposition en présence du donateur, le jeudi 27 juin 2019
Il fut proposé aux participants de faire le tour des salles avec des commentaires de Madame Perez, commissaire de l’exposition, accompagnée par Mr KronBerger. Comme d’usage lors de ce genre de manifestation, des prises de paroles eurent lieu. A commencer par celle de Monsieur Karlheinz Kronberger qui remercia, à plusieurs reprises et avec beaucoup de modestie, la ville d’accepter ce don ! Situation assez surréaliste, à moins qu’un détail nous ait échappé... Probablement plus passionné par sa collection et le maintien de cette cohérence que par d’éventuels gains pécuniaires à la revente.
Vidéo de la soirée de vernissage et discours
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https://youtu.be/Zfyx5U2DvE8
Gérard Baudoux, avocat de métier et adjoint en charge des musées auprès du maire Christian Estrosi, prit la parole, avec beaucoup de faconde, comme d’accoutumé. Sans oublier de citer à de nombreuses reprises le nom du premier magistrat de la ville, il remercia chaleureusement, et avec une certaine théâtralité, Mr Kronberger. Visiblement heureux, et nous imaginons, soulagé, de savoir son œuvre, sa collection, en de si bonnes mains.
La soirée finit très agréablement sur le parvis du musée devant quelques petits fours et boissons fraîches, en présence du donateur, de son entourage et des nombreux passionnés d’art, de Nice et d’histoire locale.